La spasmophilie

Bonjour, aujourd’hui nous allons parler de la spasmophilie d’un point de vue naturopathique.

Considérées encore aujourd’hui comme « faux-malades », les personnes spasmophiles sont souvent livrées à elles-même et elles finissent par se résigner à en subir les manifestations somatiques et psychologiques parfois toute leur vie.

La spasmophilie n’est pas grave en soi, mais elle peut néanmoins être très handicapante au quotidien et elle peut finir à la longue par altérer certains organes ou systèmes. La naturopathie est une aide précieuse à l’accompagnement de ce terrain aux manifestations multifactorielles et labiles,  car elle prend en compte la dimension physique et psychologique de la personne. Deux composantes essentielles dans ce syndrôme aux multiples façettes.

Les signes classiques caractérisant la spasmophilie sont des chutes de tonus  et des chutes de tension artérielle pouvant amener à des vertiges voire des évanouissements.
Crise de spasmes (d’où son nom), de l’œsophage de l’estomac, du colon… des contractions involontaires, de la tachycardie…  on peut aussi observer des sursauts, tressaillements, raideurs…
Des maux de tête associés à des nausées, des scintillements visuels.  Les signes visuels de la spasmophilie sont très nombreux;
Sur le plan psychique on retrouve un état dépressif, des angoisses voir des manifestations névrotiques, des phobies sous des formes très variées qui peuvent perturber profondément la vie.
La manifestation la plus forte de la spasmophilie est la tétanie avec ses fourmillements et picotements des doigts, plexus et des pieds. Impression de tension extrême puis contraction incontrôlable caractéristique des doigts  avec une courte paralysie.

C’est le signe de Chvostek  qui met à jour l’existence d’une spasmophilie. Il s’agit d’un signe réflexe de la lèvre lorsqu’on percute un point sur la joue. C’est un signe de tétanie lié à une carence en calcium, un déficit en magnésium et parfois une alcalose pulmonaire. Il existe une distinction entre la spasmophilie dont la cause est une carence cellulaire et celle dont le déséquilibre est lié à une anxiété de forme respiratoire. Les conseils seront différents selon l’origine mais il arrive très souvent que les deux origines se retrouvent chez une même personne.
Les analyses révèlent souvent un taux de calcium diminué, également celui du phosphore sanguin et également celui du magnésium tissulaire.

On peut trouver également un déficit congénital métabolisme hépatique de la vitamine D3 ce qui pourrait expliquer l’aspect «prédisposition» à la spasmophilie.
De même, chez pratiquement tous les spasmophiles, il existe une sensibilité à l’hyperventilation pulmonaire.

Donc tout ce qu’il va perturber l’équilibre du calcium et secondairement celui du magnésium (croissance osseuse brutale, grossesse, maladies intestinales, stress important, prise prolongée de diurétiques (même naturels) et corticoïdes…) peut-être une cause réelle d’un état spasmophile ou d’une crise de spasmophilie.

L’alimentation est un point essentiel de la spasmophilie. Tout ce qui va participer à l’acidification du terrain d’une part, à la production de déchets d’autre part va entretenir, révéler ou aggraver l’état spasmophile.

De plus,  tout ce qui va perturber le système nerveux : surmenage, manque de sommeil, inversion du cycle biologique (travail de nuit), chocs émotionnels répétés, climat de tension psychologique prolongé va solliciter de façon chronique la branche du système nerveux qui répond au stress et donc la sécrétion d’adrénaline va être augmentée, ce qui va donner les sensations de crispation intérieure, de tension, cette sensation d’être en permanence «sous pression», d’être une vraie cocotte-minute.

Cette situation quotidienne ne permet pas à l’autre branche du système nerveux chargée du repos, de la recharge de l’organisme…  de s’exprimer pour remplir ses fonctions. Il va en résulter une tentative extrême de l’organisme de «mise au repos forcée» qu’on peut appeler aussi «décompensation» dont les manifestations sont celles citées plus haut

Psychologiquement ce terrain a besoin de compenser sa tendance à « se diluer à l’extérieur » par des temps d’intériorisation quotidiens pour  lui permettre d’assimiler intérieurement ce qui est vécu et perçu à l’extérieur afin d’enrichir son architecture psychique et la rendre solide et inébranlable faute de quoi ce vécu risque fort de devenir accablant et source de dispersion et donc de stress supplémentaire.

La spasmophilie représente un trouble chronique qu’il faut comprendre dans sa globalité. C’est chronicité entretient une anxiété quasi permanente. D’autant que si il y a eu des crises, elles ont laissé leur empreinte au niveau de la sphère neuro-émotionnel. C’est empreinte entraîne des manifestations spasmophiles qui risquent de réapparaitre à l’occasion de circonstances identiques ou analogues à celle des premières crises.  Une sorte de reflexe conditionné.

En résumé, le spasmophile est un être stressé, capable du meilleur comme du pire, il «habite mal son corps», censure son souffle et accumule les «non-dits»… ce qui amène les rééquilibrages naturopathiques vers un réglage nutritionnel désacidifiant et hypotoxique, des apports minéraux et vitaminiques de qualité alimentaire, des activités corporelles à adapter, un apprentissage ou ré-apprentissage respiratoire, des plantes et oligo-éléments agissant comme équilibrants du système nerveux, des exercices de relaxation pour déconnecter du mental, de la sophrologie dédramatisante, des techniques de recentrage (le spasmophiles se place dans l’émotion ou se protège derrière un mental fort), des techniques d’expression et d’extériorisation, enfin la reconnaissance de ses capacités artistiques … tout un programme me direz-vous, sans doute mais qu’y a t-il de plus beau qu’une réconciliation avec soi-même, n’est-ce pas messieux-dames les spasmophiles ?

Bon mois de mai, privilégiez autant que faire se peut le contact avec la nature printannière, son énergie jaillissante est une source inépuisable de bienfaits pour vous.