Qui ne se souvient pas à un moment ou à un autre d’avoir eu du reflux acide qui peut d’ailleurs ne provoquer aucune gêne. Cela peut arriver de temps en temps sans qu’il n’y ait rien de pathologique. Il n’y a là rien de très anormal et ce phénomène est considéré comme « physiologique » quand il est peu fréquent et peu gênant. On considère qu’il est physiologique lorsque le bas de l’œsophage baigne dans un milieu acide pendant moins de 5% du temps soit environ 1h15 par 24h.
Le reflux survient habituellement dans les 2 heures qui suivent un repas et sont déclenchés principalement par la position fléchie en avant ou par la position couchée.
Mais ce reflux peut aussi nous empoisonner la vie et perturber notre qualité de vie. Surtout qu’en dehors des signes de brulures évidentes, le reflux peut prendre bien des aspects trompeurs comme celle de nausées, toux sèche chronique, asthme, douleur intense au niveau du cœur, voix cassée ou aphone, sensation d’avoir un corps étranger au fond de la gorge.
Des études montrent que 10 à 20 % des toux et 65 à 72% des asthmes relèvent d’un reflux.
10% de la population se plaint de cette affection bénigne c’est-à-dire qu’elle perturbe la vie de tous les jours sous une forme ou une autre.
Au-delà de tous ces symptômes, le risque est que ce reflux évolue – bien souvent de façon sournoise -vers une ulcération, hernie, rétrécissement de l’œsophage et cancer.
On parle de reflux quand il y a passage d’une partie du contenu gastrique dans l’œsophage. L’œsophage dans sa partie basse possède une structure anti-reflux qui empêche les remontées d’aliments. Cette barrière est indispensable sinon la pression abdominale pousserait le contenu gastrique à remonter.
Le liquide qui remonte contient de l’acide sécrété par l’estomac, de la pepsine chargée de digérer les protéines, de la bile liquide sécrété par le foie qui facilite la digestion des graisses et qui peut donner un gout typique au reflux, des enzymes pancréatiques, des gaz et des aliments en cours de digestion. Ces composés agressent la paroi de l’œsophage et contribuer à son inflammation.
Les traitements classiques font appel aux médicaments bloqueurs d’acidité qui souvent doivent être pris à vie sous peine de voir le reflux réapparaitre. L’alimentation est peu prise en compte alors qu’elle a de réelles vertus et peut à elle-même être une véritable thérapeutique. Beaucoup d’études scientifiques maintenant le prouvent et les améliorations peuvent être très rapides parfois en quelques jours.
Les causes du reflux sont multiples – on s’y attendait un peu, non !! – l’hernie hiatale en est une, une insuffisance de l’œsophage qui a la capacité de balayer l’acide en contact avec sa muqueuse en quelques secondes, une flore oesogastrique déséquilibrée par un environnement oesophagien trop acide qui détruit sa flore et qui permet à la flore gastrique de remonter et de se multiplier dans l’œsophage, une hygiène de vie défectueuse, carencée en nutriments protecteurs principalement carencée en anti-oxydants en fibres, en substances alcalinisantes et en oméga 3 et enfin une trop faible consommation d’eau. Par excès d’aliments néfastes (café, soda, plats en sauce, bière/alcool, gluten, lactose…) qui fragilisent la muqueuse digestive la rendant plus sensible à l’acide du reflux. L’obésité, le tabac, les médicaments et un mauvais sommeil en sont d’autres….
Le stress représente également une cause importante du reflux. Comme l’acide, il disjoint et espace les cellules oesophagiennes ; facilite ainsi le passage de l’acide au niveau des espaces intercellulaires riches en terminaisons nerveuses, il augmente les fermentations, Il stimule l’adrénaline rendant les sécrétions moins protectrices et il augmente le cortisol qui augmente la sécrétion acide….
L’objectif est donc d’une part de limiter les agresseurs (stress oxydatif, stress psychologique, inflammation… et d’autre part à potentialiser les défenses de l’organisme (salivation, optimiser la barrière anti-reflux, anti-inflammatoire…). Tout en corrigeant les souvent nombreux problèmes associés au reflux (mauvaise haleine, digestion laborieuse, aérophagie, colite, constipation, bronchite….
Mais avant tout, Attention aux repas rapides, vite engloutis, en grande quantité et sans mastiquer qui provoquent une distension gastrique, facteur très important de reflux. Si ces facteurs sont présents, essayer de les corriger et vous risquer juste d’avoir la surprise agréable… d’aller mieux.
Bon mois de mars et RV en avril…